Beauté et ILLusion…

Salut salut !
J'ai écris il a quelques jours, et j'ai pensé que ça vous plairait ...
Qu'est-ce que vous en dites ?
[ C'est une sorte de nouvelle ]

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Bill.
Tout se résume à toi.
Bill…
Même pas besoin de te présenter, n’est-ce pas ?
¤ Sourire triste et mélancolique ¤
Toi, Bill, le célèbre chanteur allemand du groupe… Tokio Hotel, c’est cela ?
Pardonne moi si je ne m’en souviens pas.
Pardonne moi.
Je commence à oublier. A tout oublier. Tout…
Sauf toi.
Une larme dévale ma joue.
Je la sens, unique goutte de fraîcheur sur mes joues brûlantes.
Mon cœur, par contre, demeure aussi froid que la pierre.
Et il le restera à jamais…
Glacé de toi.
Mais je m’égare. Il ne faut pas.
Je n’ai pas… le temps.
La rêverie, pour moi, c’est finit.
A jamais.
Seuls les souvenirs persistent, perçants difficilement l’épais brouillard du dernier songe…
Surtout le tien, Bill, surtout le tien…
Et tu sais pourquoi, n’est-ce pas ?
Après tout, tu ne peux même plus le savoir, maintenant…
Mais tu le savais.
Avant.
Lorsque nous étions tout les deux réunis.
" Pour la vie " disais-tu.
Et moi, je te croyais.
Oh, je n’avais aucune raison de ne pas te croire !
Et même maintenant, je te crois encore.
En fin de compte, au fond tu as raison.
Notre vie, du moins la dernière partie, nous l’avons passé ensemble.
Tous les deux.
Ensemble…
Quel mot sublime !
Ses sonorités sont légères, agréables, fraîches, chargées de promesses merveilleuses…
Malheureusement éphémères.
Ephémère…
Je le déteste cordialement, ce mot.
Plus que tous les autres, absolument tous.
Même mort est pour moi beaucoup plus agréable qu’~~éphémère~~…

Bill…
Nous nous sommes rencontrés, un jour…
Je ne sais même plus où…
Je ne sais même plus quand…
Mais cela a-t-il de l’importance, maintenant ?
Toujours est-il qu’avant toi ma vie était moche, terne, triste et répétitive.
Horrible, en un mot.
Mais c’était la mienne, et je ne pouvais pas l’échanger…
Je m’y étais habituée.
Au fond, je ne connaissais rien d’autre.
Jusqu’à ce que tu arrives.
Je t’ai connus… grâce à… comment déjà ?
…
Ha oui.
Encore une fois, excuse moi.
Grâce à Tokio Hotel.
Ca a tout de suite était la fascination, puis l’adoration.
Je t’avais quelque part idolâtré.
Tu égaillais tellement ma vie…
Et pourtant, je ne t’avais jamais vue en tête à tête.
En intimité.
J’aime bien ce mot, intimité…

Un jour, j’avais été… à un de tes concerts, je crois.
Oui, c’est forcément cela.
Concert…
A la fin de celui-ci, j’avais tout fait pour te rencontrer, absolument tout.
Pour te rencontrer… en intimité.
Mais ce n’est pas toi que j’ai déniché, au bout de mes scrupuleuses recherches.
C’est…
Attends une minute.
Je n’arrive plus à me souvenir.
Il faut que je me concentre.

Qu’était-ce…
Qui était-ce…
Quelqu’un du groupe, ça j’en suis sûre.
Et quelqu’un que tu aimais beaucoup-beaucoup.
Ce devait être quelqu’un de ta famille, alors…
Laisse moi réfléchir…
Ton frère.
Ou ta sœur.
Je ne sais plus.
Frère…
Sœur…
Frère…
Oui, ton frère. Jumeau.
Je m’en souviens enfin.
Son prénom commençait par un S.
Non, un T.
Thibault ? Thierry ? Théo ? Tom ?
Oui. Tom.
Trois lettres.
Le tien, Bill, en compte quatre… comment le mien.
Mais je m’égare.

J’avais donc trouvé Tom.
Et je lui avais tout déballé. Tout.
Fascination…
Admiration…
Adoration…
Amour.
Oui… Amour.
Je l’aime aussi, ce mot.
Amour.
Il est chaux, pur, agréable. Présent.
Vrai.
Tom avait été gentil avec moi.
Très gentil.
Je crois que quelque part, je lui plaisais, et qu’il voulait me faire plaisir.
A moins que ce ne soit une improbable amitié.

Ou, tout simplement…
De la pitié.

Mais passons.
Tom s’était arrangé pour que j’aie une place V… V quelque chose.
Trois ou quatre lettres.
Mais je n’ai pas le temps de chercher.
Plus le temps.

Je me suis donc rendue au concert en question, et au backstage, le cœur tellement gonflé d’espoir qu’il menaçait d’exploser.
Les craintes aussi étaient présentes, mais le « jeu » en valait largement la chandelle.

C’est dans une vaste salle, spacieuse, aérée, mais intime que je t’ai rencontré, pour la première fois.
Juste après que tu m’es faite vibrer au son de ta voie merveilleuse et dynamique… et romantique, aussi.
Oh bien sur, je n’étais pas seule.
Il y avait plusieurs personnes avec moi, à ce backstage.
Mais pour moi, ça ne comptait pas.
Avec toi aussi, il y avait plusieurs personnes.
Trois.
Seulement trois.
Ton groupe…
Ta passion…
Ta vie.
Puis, il y a eu ce regard.
Ton regard.
Mon regard.
Notre premier regard.
Et c’est là que tout a commencé.

A partir de ce regard, notre vie s’est liée, plus sûrement encore que si nos langues s’étaient entremêlées.
Nous avons apprit à nous connaître.
Nous nous sommes revus.
Nous nous sommes découverts.
Nous avons… vécu.
Tout était tellement merveilleux, avec toi…
Je pense que c’est la période de ma vie que j’ai préférée.
C’est la période de ma vie que j’ai préférée.
Nous nous sommes vraiment aimés, tout les deux, avec tout ce que cela comporte.

Mais malheureusement…

Tu ne m’as
Pas laissée le temps
De te dire tout c’que je t’aime
Et tout c’que tu me manque

Tu n’mas pas laissée le temps…

C’était par une fraîche matinée d’automne.
Les arbres s’étaient parés des subtils chatoiements de cette saison, et nous étions tellement heureux…
Mais le bonheur ne dure jamais.

Une voiture. Une moto. Un destin…

Ces trois choses ont suffies à le réduire à néant.
A tout basculer.
Tout.
TOUT…

La moto arrivait, en sens inverse.
Le conducteur était saoul.
Ivrogne… ?
Alcoolique… ?
Toujours est-il qu’il a foutue notre vie en l’air.

La voiture a voulue l’éviter.
Echapper à la mort…
Mais elle en a causée une autre.
Bien plus grave à mes yeux, mais ai-je le droit de dire cela ?

En ce froid matin d’automne, tu es mort, Bill.
Sur le coup.
Au moins, tu n’as pas souffert.
Maigre consolation.
Et puis qui sait ce que l’on endure dans l’au-delà ?
Moi, je vais bientôt le savoir.

Les mois qui ont précédés ta mort _ quel hideux mot _ m’ont parus ternes, tristes, moches et répétitifs.
A l’instant où tu es mort, Bill, je suis morte aussi…
Des fois je me dis que notre amour a eu le temps de s’épanouir sans toutefois être remplacé par l’implacable habitude.
Mais cela ne change rien.

Je t’aime, Bill, je t’aime…

Tu ne m’as
Pas laissée le temps
De te dire tout c’que je t’aime
Et tout c’que tu me manque

Tu n’mas pas laissée le temps…

~~Merde.~~
Tout simplement.
~~Merde~~…

Maintenant, ce n’est plus une larme mais un torrent qui dévale mes joues devenues froides.
Haine, rage, frustration, désespoir et tant de tristesse s’y mêlent…
Mais je m’en fous.
De toute façon, je perds peu à peu la perception de mes cinq sens.
Je suis en train de mourir physiquement, Bill.
La vie sans toi…
J’ai essayé, car c’est ce que tu aurais voulu.
Spring Nicht.
Mais tu ne peux plus sauter pour moi, maintenant…
Ironique platitude.

Je suis en train de me suicider.
Voilà, c’est dit.
Pardonne moi. Par pitié.
Pardonne moi…
Je ne peux plus.
Je n’arrive pas.
J’ai tenu quatre mois.
C’est un beau score, non ?
Non.
Mais je n’y peux rien.

Je ne sais même pas ce que j’ai avalé, mais en tout cas ça fait son effet.
Lentement…
Mais sûrement.

Joie et tristesse
Peine et désespoir
Je glisse à mon tour dans la douce somnolence éternelle
Je viens te retrouver

Aujourd’hui, je suis en train de mourir, et je t’écris que je t’aime.

Je t’aime Bill.

Mes mains tremblent…

Je t’aime Bill.

… mon cœur flageole...

Je t’aime Bill.

… mon esprit s’en va…

Je t’aime Bill.

… mais je l’écris…

Je t’aime Bill.

… encore et encore…

Je t’aime Bill.

… pour toujours…

Je t’aime Bill.

… tant que je le peux.